Dans "Comm'si la Terre penchait" son précédent album, enregistré en 2001, Isabella Rossellini figurait au générique. Dans son dernier disque, "Aimer ce que nous sommes", réalisé par Christophe Van Huffel, du groupe Tanger, c'est la voix d'Isabelle Adjani qui nous invite au voyage. "Impressionnante comme jamais. Elle lui dit et elle le fait." Dans, ce disque, comme dans le précédent, Christophe est inspiré par le cinéma, et c'est au cinéma de David Lynch auquel on pense en écoutant ses chansons brumeuses et contemplatives, et ses transes passionnées et voluptueuses. Un album distingué, malicieux et nocturne, où l'on croise le souvenir ému de Colette Thomas lisant Antonin Artaud, des choeurs et des guitares gitanes, les pas d'une femme dans la nuit de Berlin, la figure d'Al Pacino, la trompette d'Erik Truffaz dans le somptueux Odore di femina, un amour fantôme rencontré au restaurant de l'hôtel Costes, le "Portier de nuit" de Liliana Cavani. Dans Mal comme la chanson dont le refrain donne le titre de l'album, Christophe avoue : "Et tout au bout du jour, quand il décline, quand moi je me ranime, tu ne deviens plus qu'une vapeur diurne, l'anneau de Saturne, qui me tourne, tourne autour, et si le temps m'offrait l'aumône de lui-même, je l'utiliserais encore et bien fait, à aimer ce que tu es, à aimer ce que je suis, en sommes, aimer ce que nous sommes." C'est en effet la nuit, lorsque la Lune monte, que Christophe a écrit les morceaux luxuriants et lyriques de ce disque. "Tonight, tonight, tonight, encore un jour de moins et je m'en lave les mains. Qu'est-ce qui vous pousse à vous lever le matin ? Les portes de la nuit ne sont jamais fermées à clé." Après L'imprudence, Alain Bashung ne voulait plus y rêver, Christophe l'a fait.
Mixage sonore réalisé à partir des morceaux de l'album de Christophe, et d'une interview donnée par le chanteur sur le site Deezer.
Montage sonore à partir des archives duTour de Francedisponible sur le site de l'INA. Interviews du 13 mai 2008 avec Philippe Bordas, dans l'émission10 minutes sur France Ôet du 23 avril 2008, dansl'émission Esprit CritiquesurFrance Inter.
Fête de la Musique, Marelle Radio vous présente sa sélection Voilà l'été 2008 constituée de 21 chansons avec des morceaux de (très bonne) musique dedans :
Bergsansnipple : La voie lactée Explosions in the Sky : A Song for Our Fathers Elizabeth Anka Vajagic : Sleep with dried up tears Miou-Miou : Sublime The Dø : At Last dEUS : When She Comes Down Smog : In the Pines Paris Motel : After Wanda She and Him : This is not a Test Chris Garneau : Blackout Julien Doré : Bouche pute Oh No ! Oh My ! : Walk in the Park Foals : The French Open Alina Simone : Cash American Pawn Cocoon : Cliffhanger Nick Bertke : Alice Barbara Carlotti : Le changement de saison Essie Jain : You The Ruby Suns : The are Birds Gotye : Hearts a Mess Cocoon & Julien Doré : Chupee
Ouverture Vous êtes bien chez Sinoc Voici la Mère Journée Porte Ouverte 1 La Chanson du DRH Journée Porte Ouverte 2 Reconnaissance de dettes La traduction
Tomaz Šalamun est né à Zagreb en 1941. Poète slovène, il a publié plus de trente livres de poésie en slovène. Il s'est bâti d'une main ferme une réputation internationale autour de ce qu'un critique a appelé "la complexe santé mentale des limites" en décrivant son esprit anarchique subtil. Plusieurs de ses livres ont été traduits en anglais, dont ''The Four Questions of Melancholy'' (''White Pine Press'', New York, 1997). Sa poésie recouvre aussi bien la politique que des expériences intimes.
LJUDSKA Populaire, Tomaz Šalamun
Vsak pravi pesnik je pošast. Glas uničuje in ljudi. Petje zgradi tehniko, ki uničuje zemljo, da nas ne bi jedli črvi. Pijanček proda plašč. Lopov proda mater. Samo pesnik proda dušo, da jo loči od telesa, ki ga ljubi.
Tout vrai poète est un monstre. La voix détruit les gens aussi. Le chant bâtit la technique, qui détruit la terre pour que les vers ne nous mangent pas. L’ivrogne vend son imperméable. Le voyou vend sa mère. Seul le poète vend son âme, pour la séparer de son corps qu’il aime.
PESMI ZA UMRLIMI SANJAMI Poèmes derrière les rêves morts, Brane Mozetič
j'ai peur de faire l'amour avec toi, tu sais non parce que j'aurais peur de la mort, de la décomposition, du sol mouillé ou des longues séparations, tu ne sens pas assez
tu blesses trop rapidement, tu prononces des pensées vides et tu détruis tout devant toi, comme un ouragan tu emportes étrange et froid comme la vie
j'ai peur de tomber, quand je marche dans la ville, j'ai peur de m'écrouler en rien, que la pression comme la tienne m'écrase
que la rivière ne déborde, le soleil ne tombe, la tête ne se casse, les songes ne meurent, la peur est grande, comme le monde.
Traduit par Mojca Medvedšek et Jean-Paul Daoust
Brane Mozetič est né le 14 octobre 1958 à Ljubljana. Il a fait des études de littérature comparée à l’université de Ljubljana (1983), puis à la Sorbonne à Paris (1984-1985). Il a traduit en slovène plusieurs recueils de poètes français (dont Rimbaud), mais aussi des ouvrages de Jean Genet, Michel Foucault et Amin Maalouf. Il a publié dix recueils de poésie dont Conjurs (1987), Obsession, paru pour la première fois à Paris en 1991 (Obsedenost/Obsession. Traduction de William Cliff, Aleph and éditions Geneviève Pastre), Xarxa (1989), Angeli (1996), ainsi que trois romans.
ČAS JE C'est le temps, Alojz Ihan
Cas je, Da si povemo, ce si ploh lahko kaj povemo, In da si damo, ce si ploh lahko kaj damo. cas je In kmalu bomo ostali tudi brez njega.
C'est le temps, de se parler, si encore on peut se parler, et de se donner, si encore on peut se donner quelque chose. C'est le temps et bientôt on restera sans lui.
Alojz Ihan est né en 1961. Il est chercheur en microbiologie à l’Institut universitaire de Ljubljana. Dès les années 80, ses recueils de poèmes ont marqué la poésie slovène par sa volonté d’un retour, d’une réhabilitation de la narration comme trame du texte poétique. Largement primé dans son pays et traduit dans les pays de l’est de l’Europe, il dirige aussi la revue ''Sodobnost'' (''Le temps présent'').
Aleš Debeljak est né en 1961. Il a obtenu son diplôme de littérature comparée à l'université de Ljubljana et son doctorat de sociologie de la culture à l'université de Syracuse à New York. Il a publié les recueils de poèmes suivants : ''Zamenjave, Zamenjave'' (Echanges, échanges, 1982), ''Imena Smrti'' (''Noms de la mort'', 1985), ''Slovar Tisine'' (Dictionnaire de la mort, 1987), ''Minute Strahu'' (''Minutes de la peur'', 1990) ainsi que des essais : ''Melanholicne figure'' (Figures mélancoliques, 1988), ''Postmoderna sfinga'' (''Sphinx post-moderne'', 1989), ''Temno nebo amerike'' (''Ciel sombre de l'Amérique'', 1991, 1994), ''Pisma iz tujine'' (''Lettres de l'étranger'', 1993), ''Somrak idolov'' ("Crépuscule des idoles'', 1994). Il a rédigé une anthologie d'histoires brèves américaines. Ses livres sont traduits en serbo-croate, polonais, italien, allemand et anglais.
Uroš Zupan est né en 1963 à Trbovlje. Il a obtenu un diplôme en littérature comparée à la Faculté des arts de l'Université de Ljubljana. Il a publié six volumes de poésie, trois livres d'essais et une traduction d'un ouvrage de Yehuda Amichai. Traduit en plusieurs langues, en allemand, en polonais et en croate. Il vit et travaille comme rédacteur pigiste à Ljubljana.
OČE Le père, Boris A. Novak Boris A. Novak est un poète, auteur dramatique, traducteur et essayiste slovène. Il enseigne la littérature comparée à l’Université de Ljubljana où il a obtenu son doctorat en soutenant sa thèse : « La réception des formes poétiques romanes dans la poésie slovène ». Jusqu’ici, il a publié 60 livres y compris des recueils de poésie dont « La Fille de la mémoire » (1981), « 1001 vers (1983), « Formes du monde » (1991), « Le Maître de l’insomnie » (1995), « Le Rayonnement » (2003). Novak traduit la littérature française et provençale, anglaise et américaine, néerlandaise, ainsi que la poésie des langues slaves…
Musiques :
Extraits de morceaux de compositeurs Slovènes : Bozidar Kantuser, Uroš Rojko, Vinko Globokar, Damijan Mocnik.
Le Festival de l'Astrolabevous propose trois jours de rencontres avec des écrivains slovènes d'envergure, ''Boris Pahor, Boris A. Novak, Evgen Bavcar,'' trois jours pour s'initier à la typographie de ''Jean Vodaine'', pour s'immerger dans la musique de ''Bozidar Kantuser'', trois jours pour s'imprégner de la culture Slovène au travers d'ateliers d'écriture, d'atelier typographie, de contes, de performance plastique… Mais aussi pour faire une incursion dans l'industrie avec une exposition d'appareils électroménagers aux designs audacieux du groupe industriel ''Gorenje''. A la Médiathèque de l'Astrolabe, à Melun, du 05 au 07 juin 2008.
Ce mixage a été réalisé à partir de l'ensemble des fichiers sonores diffusés dans le superbe nouveau numéro de la revue DOC(K)S qui vient de paraître, un numéro de 416 pages avec un DVD double couche (2h15 de projection) et un CD-Rom, un numéro réalisé par Philippe Castellin et Jean Torregrosa avec la collaboration de Jean-Marc Montéra, un numéro intitulé "Le son d'amour" ou "Leçons d'amour".
Du 28 mars au 22 juin 2008, la Fondation Cartierprésente Land 250, une grande exposition personnelle de l’artiste et musicienne américaine, dédiée aux multiples facettes de sa production artistique. Réunissant des oeuvres réalisées entre 1967 et 2007, elle permet de découvrir l’univers lyrique, spirituel et poétique de l’artiste. La voix vibrante de Patti Smith domine l’ensemble des installations, créées spécialement pour l’exposition et présentant une sélection de photographies, de dessins et de films.
J'avais peut-être 8 ans, j'habitais en banlieue. Un dimanche après-midi, nous nous promenions en famille, avec ma sœur et mes parents. Une Coccinelle déboule en trombe sur la route de la piscine, sur son toît très chargé, un amas d'affaires mal arrimées, valises, sacs et cartons divers. La voiture prend un virage très serré, façon série télé, crissements de pneus et la voilà déjà loin. Un 33 tours est tombé à pieds. Je me baisse et ramasse fébrilement le disque vinyle intact. Il s'agit de Radio Ethiopia de Patti Smith. Je me souviens encore de la pochette noire, le visage de Patti Smith, assise par terre, de profil, sa chemise noire. C'est comme ça que j'ai découvert la musique de Patti Smith. Et son univers.
Cet enregistrement réunit trois morceaux de l'Album Radio Ethiopia, du Patti Smith Group (Abyssinia, Distant Fingers, et Pissing in a River), mais également des lectures de la chanteuse (The Oracle, et One touch of Venus, extraits du livre Statues, Lecture de René Daumal au Café Le Rouquet, et un poème sur Picasso diffusé surArteen 2005), ainsi que Being beauteous et Départ, deux poèmes extraits des Illuminations d'Arthur Rimbaud, lu par Denis Lavant.
L'enregistrement présenté ici est un montage de plusieurs récits racontés dans le cadre d'un atelier de création qui s'est déroulé à la Médiathèque de l'Astrolabe à Melun. Le principe s'inspire du film "Une sale histoire" de Jean Eustache. Les participants racontent une histoire qui leur est arrivée, une histoire vraie, puis une histoire inventée devant les autres personnes. Ensuite, en huis clos, ils choisissent un récit parmi ceux qu'ils viennent d'entendre et doivent le raconter comme s'il était le leur. A la fin, on ne sait plus trop où est le vrai, où est le faux.
Cinq ans après La maman et la putain, Jean Eustache tente une petite expérience cinématographique, un film composé de deux récits relatant la même histoire : "Un homme, jeune, raconte à un auditoire d'amies une histoire qui a été la sienne : pendant un temps, son plaisir consistait à regarder, à travers une fente de la porte, dans les toilettes féminines d'un café, presque allongé par terre, le sexes des femmes.
Cette histoire, Eustache nous la présente deux fois, en deux films apparemment identiques (même scénario, même présentation, même texte) ; il n'y a pourtant pas répétition pure et simple, car le premier film que nous voyons est une fiction, jouée par Michael Lonsdale, et le second une scène vécue par des non-professionnels, où Jean-Noël Picq raconte cette histoire - son histoire, qu'il l'ait vécu ou qu'il l'invente - à des amies."
"Cette sale histoire que je voulais la faire depuis des années et je cherchais des biais pour la faire. D'abord, je pensais la mettre dans un long-métrage, en faire une digression (...) Ensuite, j'ai pensé : "Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est la réflexion, donc je ne vais l'illustrer qu'à moitié, l'illustration sera portée par le récit, on verra tantôt l'action, tantôt le récitant." J'ai pensé que ce n'était pas bien non plus et , en dernier lieu, j'ai trouvé que la seule façon de faire ce film c'était le récit, filmer le type qui raconte l'histoire. C'est le film impossible à faire, je le déclare impossible. J'essaie de l'écrire, et je ne le peux pas, donc je la fais raconter. J'ai inclus ma préoccupation et ma recherche dans le film."
Lecture de Claude Favreaccompagnée à la guitare par Yann Féry, lors de la deuxième édition de la Nuit Remue. Claude Favre lit cargai#song mer - piste 2 et Autopsies, deux textes jusqu'alors inédits.