21 mars 2005

Le château est à vendre

Il y a dans la grande rue sale les merveilleuses images, le printemps sur le pont et par-dessus les bois les fleurs ouvertes, son domaine, azur et verdure insolents à la lisière de la forêt
Il y a la fille à lèvre d'orange les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, superbes noires dans la mousse vert-de-gris, petites étrangères et personnes doucement malheureuses
Le château est à vendre, autour du parc des fleurs magiques un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir
Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, sur la route à travers la lisière du bois, les sentiers les oiseaux et les sources
Il y a rien que l'épaisseur du globe, une maison musicale pour notre claire sympathie
Ce qu'elle sait et que nous ignorons
Ces journaux que je suis idiot de relire ces livres sans intérêt
L'amour par la fenêtre
Il y a une odeur de bois suant dans l'âtre, des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre, une cloche de feu rose dans les nuages : ta voix
Il y a enfin
quelqu'un qui vous chasse
du silence
la fin du monde
d'ailleurs il n'y a rien à voir là-dedans
vos souvenirs
une horloge qui ne sonne pas.